“L’Europa deve rigettare il Piano di pace di Trump in Medio Oriente”; 50 ex Ministri degli Esteri europei o diplomatici sono rimasti inquietati del piano americano per il conflitto israeliano-palestinese perché esso minaccia i diritti dei palestinesi e l’avvenire della democrazia israeliana”.
Questo il testo dell’articolo apparso su Le Figaro del 27 febbraio 2020:
«L’Europe doit rejeter le plan de paix de Trump au Moyen-Orient»
EXCLUSIF – 50 anciens ministres des Affaires étrangères européens ou diplomates* s’inquiètent du plan américain pour le conflit israélo-palestinien. Il menace les droits des Palestiniens et l’avenir de la démocratie israélienne.
Par Tribune Collective
Donald Trump durant une conférence de presse le mardi 25 février. MANDEL NGAN/AFP
En tant qu’Européens soucieux de promouvoir le droit international, la paix et la sécurité dans le monde, nous exprimons notre profonde inquiétude face au plan du président Trump pour le Moyen-Orient, intitulé «De la paix à la prospérité».
Ce plan est en contradiction avec les paramètres convenus au niveau international pour le processus de paix au Moyen-Orient, les résolutions pertinentes des Nations unies, notamment la résolution 2 334 du Conseil de sécurité, et les principes les plus fondamentaux du droit international. Au lieu de promouvoir la paix, il risque d’alimenter le conflit – au détriment des civils israéliens et palestiniens et avec de graves implications pour la Jordanie et la région au sens large. Il a suscité une opposition généralisée dans la région, en Europe et aux États-Unis.
Le plan permet l’annexion de parties importantes et vitales du territoire palestinien occupé. Il légitime et encourage les activités illégales de colonisation israélienne. Il ne reconnaît que les revendications d’une seule des parties sur Jérusalem et n’offre aucune solution équitable à la question des réfugiés palestiniens. Il projette un futur «État» palestinien sans contrôle et sans souveraineté sur son territoire fragmenté. La carte figurant dans le plan propose des enclaves palestiniennes sous contrôle militaire israélien permanent, qui évoquent des ressemblances effrayantes avec les bantoustans sud-africains.
Nous appelons l’Europe à rejeter le plan américain comme base de négociation et à prendre des mesures immédiates et efficaces pour contrer la menace d’annexion
«De la paix à la prospérité» n’est pas une feuille de route pour une solution viable à deux États, ni pour toute autre solution légitime au conflit. Le plan envisage une formalisation de la réalité actuelle dans le territoire palestinien occupé, dans lequel deux peuples vivent côte à côte sans droits égaux. Un tel résultat présente des caractéristiques similaires à celles de l’apartheid – un terme que nous n’utilisons pas à la légère.
La communauté internationale, en particulier l’Union européenne, doit empêcher qu’un tel scénario ne se produise, afin de préserver la dignité et les droits des Palestiniens, l’avenir de la démocratie israélienne et plus largement un ordre international fondé sur des règles. Nous nous félicitons de la déclaration du haut représentant de l’UE, Josep Borrell, soulignant l’engagement continu de l’UE en faveur d’une solution à deux États, fondée sur les frontières
de 1967, conformément aux paramètres internationaux. Nous partageons pleinement l’avis de l’UE selon lequel les «mesures d’annexion israéliennes, si elles sont mises en oeuvre, ne peuvent pas passer sans conséquences», car elles porteraient atteinte à la norme internationale fondamentale interdisant l’acquisition de territoire par la force.
Compte tenu de l’urgence de la situation, nous appelons l’Europe à rejeter le plan américain comme base de négociation et à prendre des mesures immédiates et efficaces pour contrer la menace d’annexion – et préserver ainsi l’ordre international fondé sur des règles.
* Parmi les signataires:
Douglas Alexander, ancien ministre d’État pour l’Europe et secrétaire d’État au Développement international, Royaume-Uni
Ben Bradshaw, ancien ministre d’État pour le Moyen-Orient, Royaume-Uni
Gro Harlem Brundtland, ancien premier ministre, Norvège
John Bruton, ancien premier ministre, Irlande
Micheline Calmy-Rey, ancienne ministre des Affaires étrangères et présidente, Suisse
Ingvar Carlsson, ancien premier ministre, Suède
Włodzimierz Cimoszewicz, ancien ministre des Affaires étrangères et premier ministre, Pologne
Daniel Cohn-Bendit, ancien coprésident du groupe des Verts/Alliance libre européenne au Parlement européen, Allemagne
Joe Costello, ancien ministre d’État pour le Commerce et le Développement et président de la commission des Affaires européennes, Irlande
Willy Claes, ancien ministre des Affaires étrangères et secrétaire général de l’OTAN, Belgique
Massimo d’Alema, ancien ministre des Affaires étrangères et premier ministre, Italie
Teresa Patrício de Gouveia, ancienne ministre des Affaires étrangères, Portugal
Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères et Premier ministre, France
Ruth Dreifuss, ancienne présidente, Suisse
Alan Duncan, ancien ministre d’État pour l’Europe et les Amériques et ministre d’État pour le Développement international, Royaume-Uni
Espen Barth Eide, ancien ministre des Affaires étrangères, Norvège
Jan Eliasson, ancien ministre des Affaires étrangères et président de l’Assemblée générale des Nations unies, Suède
Uffe Ellemann-Jensen, ancien ministre des Affaires étrangères et président des libéraux européens, Danemark
Benita Ferrero-Waldner, ancienne ministre des Affaires étrangères et commissaire européenne aux Relations extérieures, Autriche
Sigmar Gabriel, ancien ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier, Allemagne
Peter Hain, ancien ministre d’État pour le Moyen-Orient, Royaume-Uni
Lena Hjelm-Wallén, ancienne ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre, Suède
Trinidad Jiménez, ancienne ministre des Affaires étrangères, Espagne
Tom Kitt, ancien ministre d’État pour le Développement d’Outre-mer et les droits de l’homme, Irlande
Bert Koenders, ancien ministre des Affaires étrangères, Pays-Bas
Martin Liedegaard, ancien ministre des Affaires étrangères, Danemark
Mogens Lykketoft, ancien ministre des Affaires étrangères et président de l’Assemblée générale des Nations unies, Danemark
Sven Mikser, ancien ministre des Affaires étrangères, Estonie
Per Stig Møller, ancien ministre des Affaires étrangères, Danemark
Holger K. Nielsen, ancien ministre des Affaires étrangères, Danemark
Andrzej Olechowski, ancien ministre des Affaires étrangères, Pologne
Marc Otte, ancien représentant spécial de l’UE pour le processus de paix au Moyen-Orient, Belgique
Chris Patten, ancien vice-président de la Commission européenne, Royaume-Uni
Hans-Gert Pöttering, ancien président du Parlement européen, Allemagne
Jacques Poos, ancien ministre des Affaires étrangères, Luxembourg
Vesna Pusić, ancienne ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre, Croatie
Mary Robinson, ancienne présidente et Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Irlande
Jacques Santer, ancien premier ministre et président de la Commission européenne, Luxembourg
Karel Schwarzenberg, ancien ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre, République tchèque
Robert Serry, ancien coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Pays-Bas
Javier Solana, ancien ministre des Affaires étrangères, secrétaire général de l’OTAN et haut représentant de l’UE pour la Politique étrangère et de sécurité commune, Espagne
Michael Spindelegger, ancien ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier, Autriche
Jack Straw, ancien ministre des Affaires étrangères, Royaume-Uni
Gareth Thomas, ancien ministre d’État pour le Développement international
Erkki Tuomioja, ancien ministre des Affaires étrangères, Finlande
Ivo Vajgl, ancien ministre des Affaires étrangères, Slovénie
Jozias van Aartsen, ancien ministre des Affaires étrangères, Pays-Bas
Frank Vandenbroucke, ancien ministre des Affaires étrangères, Belgique
Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, France
Sayeeda Warsi, ancienne ministre du cabinet et du ministère des Affaires étrangères pour les Nations unies, les droits de l’homme et la CPI, Royaume-Uni
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